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RDC : Des manifestations meurtrières au Nord-Kivu pour exiger le départ de la MONUSCO

Des manifestations ont lieu depuis le lundi 25 juillet à Goma, en province du Nord-Kivu, pour exiger le départ de la Mission de l’Organisation des Nations unies en RDC (MONUSCO).

Ceci, en dépit de leur interdiction par l’autorité urbaine. Elles se sont poursuivis jusqu’à ce mercredi 27 juillet 2022, date où j’écris cet article.

Un engagement collectif de la population s’est formé, les manifestations ont malheureusement tourné en des scènes de violences, de pillages et d’actes de vandalisme, contre les bases de la mission onusienne à Goma et contre les agents de la MONSUCO.

Durant ces trois jours, les activités sont quasiment restées à l’arrêt et le trafic routier a été perturbé sur les principales artères de la ville. Des tas de pierres dans les rues bloquent la circulation.

Une route de Goma barricadée par des pierres, © Job Kakule

A l’heure où j’écris cet article, au moins 5 morts et des dizaines de blessés sont à déplorer. Le gouvernement congolais, qui a réitéré son appel au calme et à la retenue, assure que le processus de retrait de la MONSUCO (enclenché depuis quelques mois maintenant) sera accéléré, et ce, dans le souci de préserver les vies humaines et de garantir une sortie contrôlée et sans heurts de la force de la MONUSCO.

Pendant ce temps, d’autres manifestations sont apparues et se sont intensifiées dans d’autres villes du Nord-Kivu. C’est le cas notamment à Butembo où 3 casques bleus de la MONUSCO et 7 manifestants ont été tués, alors que plusieurs autres personnes ont été blessées.

Dans une communication, le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le lieutenant-général Ndima Constant, a lui aussi appelé au calme et à la retenue suite aux actes de pillage, de vandalisme, de destruction violente et d’atteinte aux propriétés publiques et privées, provoquées par les manifestants dans les grandes agglomérations de la province, particulièrement à Goma et à Butembo.

« Tout en comprenant la ras-le-bol, l’exaspération et le niveau de déception de la population, je juge intolérable et inacceptable les dérapages enregistrés ci et là sur le terrain ainsi que la récupération de la situation par les pécheurs en eaux troubles, avec, comme conséquences, des pertes matérielles et en vies humaines et des blessés parmi les populations civiles, les militaires ainsi que les casques bleus », a déclaré l’autorité provinciale qui a affirmé avoir instruit les forces de l’ordre et de sécurité à s’employer pour interdire toutes les manifestations sur la voie publique et rétablir l’ordre immédiatement.

Le gouverneur Ndima Constant a mis en garde toute personne qui se rendra coupable d’actes repréhensibles, prévenant qu’elle sera déférée devant la justice.

Ce mercredi à Goma, un clame relatif a été observé dans l’avant-midi, mais les activités sont restées paralysées dans plusieurs quartiers, alors que la tension était toujours vive dans la partie Nord de la ville.

Le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l’ONU, en charge des opérations et chef de mission par intérim, Khassim Diagne, a affirmé que les Casques bleus n’ont pas tiré sur les manifestants, qui malheureusement se sont avérés être des bandits (considérant les pillages et les casses enregistrés), il a annoncé qu’une enquête avait d’ores et déjà été ouverte pour établir les responsabilités.

Tout en rappelant que les attaques contre le personnel de la mission onusienne, ses installations et opérations, constituent des crimes de guerre susceptibles de procédures devant les juridictions internationales, Khassim Diagne a assuré que la MONUSCO n’a d’autre agenda qu’accompagner les autorités et soutenir les efforts du gouvernement congolais à éradiquer les groupes armés actifs à l’Est du pays.

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Auteur·e

jobkakule

Commentaires

Joseph Seven
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Ils doivent partir...