Crédit: Barthélémy Benda

RDC : la pisciculture, un secteur prometteur dans le milieu entrepreneurial

Alors que l’entrepreneuriat est de plus en plus en vogue en RDC et notamment dans la ville de Kindu en province du Maniema, des jeunes ne limitent pas leurs domaines d’intervention et n’hésitent pas à explorer les opportunités qui sont à leur portée.

C’est le cas de Barthélémy Benda, un jeune licencié en économie monétaire qui, au-delà de son métier d’humanitaire, s’est lancé il y a peu dans l’entrepreneuriat, et précisément dans la pisciculture afin de commercialiser les poissons.

Dans cette partie de la RDC où quasiment tous les types de poissons commercialisés sont importés, à l’exception des fretins, communément appelés « Sambaza », et cela depuis d’autres provinces du pays pour ce qui est des poissons fumés ou salés, ou encore de l’extérieur pour ce qui est des poissons frais et congelés ; il est essentiel d’avoir une production locale pouvant répondre à la demande toujours plus croissante. 

C’est dans cette optique que Barthélémy Benda veut apporter sa contribution et essayer tant soit peu à réduire la dépendance de la cité de Kalima et la ville de Kindu en demande de poissons provenant de l’extérieur. 

Passionné par les poissons depuis son jeune âge dans son village natal au Maniema, Barthélémy Benda, compte bien s’épanouir dans ce secteur.

Ce dernier, qui dispose de huit étangs de poissons dans la province du Maniema, où il fait essentiellement la pisciculture, a débuté avec une première phase d’expérimentation durant laquelle il s’est procuré une centaine d’alevins qu’il élève avec une alimentation bio à base de produits locaux.

étang piscicole
Un étang piscicole de Barthélémy dans le Maniema. © Barthélémy Benda

Dans quelques mois, ces alevins doivent atteindre la maturité avant leur commercialisation.

Barthélémy Benda a indiqué qu’il dispose déjà d’un réseau de commercialisation comprenant des points à Kindu où il a effectué une première vente, mais compte également faire le porte-à-porte pour rencontrer des clients.

Il a aussi évoqué des difficultés dans son métier expliquant que celles-ci portent essentiellement sur l’alimentation : « La grande difficulté reste l’alimentation des alevins. Même si j’élève un type de poisson omnivore sans préférence, et non canibale, ceux-ci ne sont toutefois pas de poissons de profondeur et leur nourriture ne reste pas à la surface. On doit ainsi fournir beaucoup d’efforts pour les nourrir afin qu’ils grandissent normalement », a-t-il expliqué assurant qu’il étudie une bonne manière pour contourner cette difficulté.

Pour ce qui est de la rentabilité de son business, Barthélémy Benda a affirmé que celle-ci est assurée malgré le délai relativement long pour arriver à la commercialisation des poissons, vendus jusqu’à 30.000 fc la pièce.

Il a précisé que le type de poisson qu’il propose de leur vrai nom scientifique Heterotis Niloticus, appelés « Kongo Ya Sika » à Kinshasa, « Muzalazala » à Kindu ou encore « Selembwe » dans le territoire de Pangi au Maniema, est très prisé.

« C’est un poisson du fleuve Congo peu étudié qui s’adapte le mieux à l’environnement de mon exploitation avec une croissance trois fois plus que le tilapia », explique Barthélémy Benda.

Il envisage dans un futur proche d’exploiter tous ses étangs piscicoles et d’en rajouter d’autres afin d’atteindre une production maximale d’un millier de poissons par mois.

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Des poissons fraîchemment sortis d’un étang piscicole. © Barthélémy Benda

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Auteur·e

jobkakule

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